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Nouvelle
« Schwarzschild Radius » a pour cadre de référence la vie militaire prussienne sur le front russe durant la Première Guerre mondiale. L’histoire enchâsse deux récits auxquels prend part le narrateur : celui, d’abord, qui reprend la conversation tenue avec un astrophysicien nommé Travers à propos des concepts issus de l’étude spectrale des étoiles menée par Schwarzschild, étude à propos de laquelle Travers veut écrire un article. Dans ce bref dialogue s’intercale un second et plus ample récit qui reprend des souvenirs du front détenus par le narrateur. Ce récit concerne, cette fois, l’homme derrière Karl Schwarzschild davantage que ses travaux. Il est question de la maladie que le scientifique contracta sur le front russe et des difficultés rencontrées par un certain docteur Funkenheld à lui prodiguer les soins nécessaires. Une défaillance du télégraphe allemand empêche en effet le médecin de traiter efficacement le malade. Les efforts déployés par le narrateur pour réparer, puis utiliser à temps le réseau de communication malgré la fatigue, les aléas de la guerre et les engelures, constituent l’essentiel de l’intrigue.
Schwarzschild Radius, Willis, Connie , Imaginary Numbers : an Anthology of Marvelous Mathematical Stories, Diversions, Poems, and Musings, New York, p.275-294, (1999)Cette courte nouvelle donne essentiellement à lire un curieux dialogue entre Archimède et un centurion nommé Lucius. Au moment où les Romains prennent Syracuse, le militaire se rend chez le physicien afin de le convaincre de rejoindre l’armée. Lucius voudrait qu’Archimède fabrique, pour le compte de l’empire, ces redoutables engins de guerre dont il est le brillant concepteur. La rétribution proposée n’est rien moins que la possibilité de prendre part à la conquête du monde entier ! Or, Archimède ne semble pas conquis outre mesure par l’enthousiasme de Lucius. Ces engins, argue-t-il, n’ont guère de valeur d’un point de vue scientifique. Et il apparaît clairement dans le texte que seule la science lui importe. Le vieil homme décline donc poliment la proposition, remercie le centurion et retourne à ses travaux. Sa mort survient quelque temps plus tard, « through an accident », lira-t-on.
En un peu moins de trois pages, l’auteur de « The Death of Archimedes » parvient à poser l’irréconciliable de la pragmatique militaire et de la logique, voire de l’ascèse propre au développement de la science. C’est intelligent, drôle et ça porte.
The Death of Archimedes, Capek, Karel , Fantasia Mathematica, New York, p.57-59, (1997)De ce texte, il y a très peu de choses à dire. Et ceci, pour deux raisons. D’abord, parce qu’il s’avère à peine plus long que la notice bio-bibliographique qui le précède dans l’anthologie : 200 mots tout au plus. Du fait, ensuite, de l’étrangeté, voire de l’opacité, du sujet dont il traite : dans les deux premiers paragraphes (le texte en compte quatre), il est vaguement question de la découverte d’« extra-terrestres », découverte à laquelle, poursuivant
Galileo Galilei, Pellerin, Gilles , Anthologie de la science-fiction québécoise contemporaine, Montréal, p.141-144, (1988)Le bref récit d’Untermeyer se concentre sur les découvertes les plus notables de Galilée, depuis la loi du pendule, en passant par l’accélération gravitationnelle, finissant avec le renversement de la théorie ethnocentriste de Ptolémée. Présentées comme des irrévérences à l’adresse des penseurs canoniques de l’époque, comme l’était par exemple Aristote, les innovations du savant italien sont exposées de façon sobre et
Galileo, Untermeyer, Louis , The World's Great Stories : Fifty-five Legends that Live Forever, New York, Philadelphia, p.256, (1964)Cette nouvelle de Greg Egan raconte le destin de Robert Stoney, double d’Alan Turing dans un univers parallèle (Egan se base sur la théorie des mondes multiples de Hugh Everett) qui aurait décidé d’accepter de travailler pour le MI6 plutôt que de subir un procès pour perversion sexuelle (homosexualité). Toutefois, s’il ne subit pas l’humiliation du traitement hormonale, comme le vrai Turing, Stoney se retrouve finalement
Oracle, Egan, Greg , Number 24 juin 20, (2000)On considère généralement ce texte comme une nouvelle, à défaut d’avoir pu connaître la suite. En effet, il devait s’agir de l’introduction à un long roman fantastique, mais Dagerman se suicida à 31 ans au début des années cinquante, sans avoir rédigé d’autres pages.
Dieu rend visite à Newton, Dagerman, Stig , Paris, p.181-215, (1976)Le titre de cette courte nouvelle, même s’il demeure la seule référence explicite à Newton, mérite qu’on s’y attarde : en mathématiques, on emploie l’abréviation « I » pour écrire un nombre complexe ou imaginaire. C’est bien dans ce registre que nous sommes avec la nouvelle de Haldeman. En effet, l’auteur représente sur le ton du cabotinage et du délire l’inventeur du calcul infinitésimal.
I of Newton, Haldeman, Joe W. , Cosmic Laughter Science Fiction for the Fun of it, New York, p.55-60, (1974)L’ouverture du texte propose en quelques phrases une foule d’éléments qui tracent les marques du génie d’Einstein dont le nom est évoqué dès la première ligne. Ce dernier, véritable prophète, vient d’avoir une illumination : il a « vu » la courbure de l’espace, chose impensable jusqu’à ce jour, même pour les plus grands esprits.
Rendez-vous avec Einstein, Buzzati, Dino , Toutes ses nouvelles, Tome 1 / 1942-1966, Paris, p.227-231, (1989)