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I of Newton
Type de publication:
Book ChapterAuteurs:
Haldeman, Joe W.Source:
Cosmic Laughter Science Fiction for the Fun of it, Rinehart and Winston, New York, p.55-60 (1974)Texte complet:
Le titre de cette courte nouvelle, même s’il demeure la seule référence explicite à Newton, mérite qu’on s’y attarde : en mathématiques, on emploie l’abréviation « I » pour écrire un nombre complexe ou imaginaire. C’est bien dans ce registre que nous sommes avec la nouvelle de Haldeman. En effet, l’auteur représente sur le ton du cabotinage et du délire l’inventeur du calcul infinitésimal.
Le lecteur se retrouve donc devant la représentation purement imaginaire de Newton, hallucination issue du cerveau de Samuel Ingard, mathématicien qui travaille depuis 80 heures (3.333 jours) à un problème concernant le calcul intégral. S’endormant pour s’éveiller aussitôt, le chercheur tombe face à face avec une créature protéiforme qui finit par se transformer en professeur de mathématiques à la barbe bien longue. Ce « génie » nouveau genre, que Samuel considère davantage comme un démon, pose ses conditions : le jeune mathématicien doit lui poser trois questions ou lui ordonner trois actions. S’il réussit à toutes les exécuter, le spectre dévorera l’âme du jeune mathématicien. Les statistiques du fantôme n’ont rien pour rassurer le jeune homme : depuis 1930, il demeure infaillible, étant même parvenu à concevoir la quadrature du cercle. Par une trouvaille bien malicieuse, Samuel parvient toutefois à sauver son âme : après avoir demandé au démon s’il existe un endroit dans l’univers où il pourrait s’enfuir et ne jamais revenir (la réponse est évidemment négative), le jeune mathématicien ordonne au fantôme de déguerpir (« Get lost. »).
En représentant de façon aussi allusive et sympathique une icône telle que Newton, la nouvelle de Hadelman parviendra à faire sourire l’adolescent dont les cours de mathématiques semblent bien abscons autant que le scientifique aguerri qui, après des heures de calculs et de labeur, aimerait bien voir apparaître, ne serait-ce qu’un instant, ce bon vieux Isaac.