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L'algèbre des anges
Type de publication:
BookAuteurs:
Keyes, GregorySource:
Flammarion, Paris, p.411 (2002)Texte complet:
Ce deuxième volume de la tétralogie L’Âge de la déraison est construit autour de trois fils narratifs. Il se situe dans une ambiance post-apocalyptique, une comète ayant frappé Londres et mutilé la carte de l’Europe du XVIIIe siècle. En Amérique, une expédition se prépare pour rendre compte du désastre et en France l’ancienne favorite de Louis XIV, Adrienne de Montchevreuil, erre avec son nourrisson et sa protectrice Véronique de Crécy à la recherche d’une algèbre angélique qui permettrait de lutter contre des ennemis immatériels. Parallèlement, sir Isaac Newton et son élève, le jeune Benjamin Franklin, réfugiés à la cour pragoise du Saint-Empereur romain germanique, sont en quête de solutions pour se prémunir contre une nouvelle catastrophe. D’étranges inventions de Newton, comme l’égide qui rend invisible ou sa découverte des malakim (esprits formés par l’attraction des particules invisibles qui fermentent), rendent l’empereur très soupçonneux de la bonne foi du savant. Pour prévenir sa trahison, il le pousse donc à rendre des comptes sur ses travaux secrets, mais une attaque des bateaux volants envoyés par l’empereur moscovite est l’occasion pour Benjamin Franklin et Newton de se sauver à Venise. La ville étant sous domination turque, ils sont donc enrôlés pour sa défense, avec l’armée de Charles XII de Suède, mais le savant disparaît dans les eaux, le cou tordu par une étrange créature féminine.
À la fois roman fantastique et d’aventures, L’algèbre des anges spécule davantage sur le coté occulte des travaux de Newton, qui garde une aura mystérieuse et maléfique. Ce dernier est l’objet de beaucoup d’attention, considérant l’aspect oraculaire de ses recherches scientifiques, dans un univers où l’intégrité des lois physiques est menacée par des signes pré- et post-apocalyptiques. Le roman est balisé par cette figure centrale de savant, chargée des attributs du sauveteur, mais ses contours sont atténués par l’accumulation de scènes parallèles où il apparaît, mais qui le concernent très peu. Newton demeure néanmoins un personnage mémorable de ce roman, dont les quelques scènes fantastiques, construites sur un canevas d’histoires inspirées de la réalité, ne parviennent pas à compenser la monotonie créée par l’inflation d’épisodes narratifs superflus.