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Murdered by Isaac Newton
Type de publication:
BookAuteurs:
Reed, GeorgeSource:
The International University Press, Missouri, p.200 (1989)Texte complet:
Épuisé par la rédaction des Principia mathematica et par la monotonie de la vie universitaire à Cambridge, Isaac Newton accepte le poste de directeur de l’Entreprise de fabrication de la monnaie d’État, faveur obtenue auprès de la maison royale par un des ses anciens étudiants, Charles Montague. En mai 1696, il quitte donc le campus pour s’installer à Londres. Alors qu’il se familiarise avec le processus de fabrication de l’argent, il consolide sa vie sociale, compromise par des rumeurs sur sa misanthropie et sur les attaques paranoïaques dirigées contre de vieux amis. Mais il apprend rapidement que la crédibilité de l’entreprise royale est affectée par un réseau de faux-monnayeurs, révélé au Parlement par William Chaloner, un des chefs faux-monnayeurs voulant se mettre à l’abri de tout soupçon par la dénonciation de ces complices. Newton se fait un devoir de poursuivre une enquête discrète et tenace sur les manœuvres de Chaloner et parvient à persuader quelques-uns de ses anciens complices de témoigner. Il conduit finalement à la potence cette figure inattaquable des milieux aristocratiques de Londres.
Avec un titre qui évoque le genre policier, le roman apparaît plutôt comme la chronique d’une enquête judiciaire dont l’agent principal serait un scientifique préoccupé par la rigueur de la construction de l’accusation. La précision mathématique des pistes qui mènent à Chaloner – puis à Robert Hooke, qui avait voulu empêcher la nomination de Newton comme chef de l’entreprise – ne se double pas des artifices narratifs habituellement attribués au genre policier, conservant le style neutre des procès-verbaux extraits des archives de police, tout en se souciant de recréer l’atmosphère des scènes racontées. Ni archéologie fantasmée de la vie du savant, ni roman policier, le roman de Reed aurait pu traiter sur un plan artistique des anecdotes biographiques oubliées de la vie de Newton, mais son intérêt esthétique disparaît avec l’explication du projet : établir un parallèle entre la qualité des activités scientifiques et policières de Newton. Le roman devient alors la plate démonstration de la plausibilité d’une comparaison hasardeuse.