Rubriques
L'ami de Galilée
Type de publication:
BookAuteurs:
Iannaccone, IsaiaSource:
Stock, Paris, p.453 (2006)Texte complet:
L’ami de Galilée présente de manière brève, mais originale l’astronome, puisque sa présence est entièrement liée à l’Accademia dei Lincei (l’Académie du lynx) dont fit partie Galilée à partir de 1611 et qui promouvait la science. Le roman repose sur les épaules de Johann Schreck, médecin et botaniste d’origine allemande très mal vu de l’Inquisition – on le soupçonne, avec raison, de pratiquer des autopsies – et qui se fera jésuite pour pouvoir partir en Chine, où il ira mourrir après un séjour d’une quinzaine d’années, en 1630, au terme d’un roman d’aventures haut en couleur.
L’Ami de Galilée commence en 1611. Des images de terreurs provoquées par l’Inquisition préparent le lecteur, par la négative, à adhérer aux postulats scientifiques défendus par l’Académie. Schreck est appelé pour la première fois à s’y joindre. En arrivant chez le prince, il aperçoit « un long tube doté de verres aux extrémités » (p. 48) dont les « verres brillaient comme des yeux intrigués. » (p. 49) Quand Schrek découvre Galilée dans un coin de la pièce, il remarque son visage fatigué, des rides profondes lui donnant l’allure d’un vieillard malgré ses 47 ans. « Seuls l’éclat de ses pupilles et leur mobilité révélaient l’esprit vif et indompté qui l’animait. » (p. 51) Entre les « yeux intrigués » de la lunette et l’éclat des pupilles du savant, il existe une forme de parenté. Artificiel ou humain, il s’agit bien du même regard de lynx.
Le roman insiste sur les embûches auxquelles font face les membres de l’Académie, souvent dans la mire de l’Inquisition. Seul le prince forme un rempart qui les protège. Médecin et botaniste, Schrek part vers la Chine également en tant qu’astronome pour porter la bonne nouvelle : la vastitude de ce ciel qui prend des proportions insoupçonnées grâce à Galilée auquel le « jésuite par nécessité » fait souvent référence. Mais il sera harcelé jusqu’en Chine par « ces messieurs qui prétendent connaître le ciel pour la seule raison qu’ils ne cessent de le prier » (p. 77), comme lui avait dit sarcastiquement Galilée. Le roman d’aventures se double alors d’une intrigue policière. Assez classique dans sa forme, le roman est érudit et bien mené.