Rubriques
Le principe du tire-bouchon
Type de publication:
BookAuteurs:
Haddad, LeilaSource:
La Table Ronde, Paris, p.433 (2005)Texte complet:
Dans le but de comprendre son mari Bernard, physicien et ingénieur de renom tombé en catatonie — on ne sait trop pourquoi au début —, Irène s’initie aux sciences naturelles par l’intermédiaire d’un journaliste scientifique nommé Léo. Le fil conducteur de l’intrigue est la récapitulation de l’histoire des sciences, des présocratiques à Einstein, pour mieux saisir les idées du grand physicien, mais en particulier sa théorie de la relativité générale. Elle pourra alors savoir ce qui est arrivé à son mari qui subit les conséquences d’une expérience révolutionnaire, nommée Expérience Cruciale.
Bernard, encouragé par son ami Léo, a publié un crank (une idée scientifique farfelue) nommé l’hypothèse du vivant et perdu ainsi toute crédibilité auprès de ses pairs. Il se rétracte par la suite, mais le mal est fait et il décide alors, contre l’avis de tous, d’essayer de prouver l’exactitude de sa théorie qui pourrait s’énoncer comme suit : l’univers fonctionne à l’image d’un organisme vivant complexe.
La trame est construite de façon chronologique et emprunte le parcours de l’évolution des sciences. On y rencontre Socrate, Platon, Aristote, Copernic, Kepler, Bruno, Brahé, Galilée, Descartes, Newton, Laplace, Maxwell, Arago, Thomas Wright, Einstein et les éléments biographiques semblent respecter la réalité historique. L’évolution des idées sert l’Histoire et le récit. Chaque scientifique présenté permet de corriger ses prédécesseurs et rend les théories scientifiques plus limpides. Chronologiquement et parallèlement expliquées, l’histoire de la science et les mésaventures de Bernard se clarifient.
On apprend finalement que, dans le but de s’approcher de la vision qu’avait Einstein de la quatrième dimension, Bernard avait tenté de réussir, mais en vain, une expérience de mort contrôlée (near death experience).
Il semble que nous soyons ici en face d’un Monde de Sophie de la physique. Le romanesque sert de prétexte à tout un didactisme sur l’histoire de la physique. Maladresse ou volonté de l’auteur, qui est un journaliste scientifique?