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La passion d'Artemisia
Type de publication:
BookAuteurs:
Vreeland, SusanSource:
L'archipel, Paris, p.342 (2003)Texte complet:
La Passion d’Artemisia commence à Rome en 1611 au moment où une jeune fille de 18 ans fuit la ville, humiliée, après avoir vu l’homme qui l’a violée être acquitté. C’est ainsi que débute cette version romancée de la vie de la peintre Artemisia Gentileschi (1593-1653) qui aurait été la première femme peintre reconnue de l’histoire occidentale. Susan Vreeland suggère une rencontre entre celle-ci et Galilée, à la cour de Florence, rencontre qui, selon les spécialistes, a des fondements historiques. Ses premiers échanges avec l’astronome ont lieu lorsqu’elle intervient dans une discussion portant sur les différences entre sculpture et peinture. Elle prend la parole pour défendre son art, devant Galilée qui l’appuie. C’est d’abord comme spécialiste de la peinture qu’il donne son opinion et non comme astronome. Dans leurs dialogues subséquents, Artemisia touchera Galilée en proposant des liens entre peinture et sciences : « le devoir d’un peintre, tout comme celui d’un homme de science, est d’observer le monde par soi-même. » Une sensibilité commune et la compréhension des difficultés d’être à l’avant-garde expliquent qu’elle appréhende avec sagacité les problèmes à venir de Galilée face au pouvoir inquisitorial. Si la présence de l’auteur du Messager des étoiles est limitée à un rôle secondaire – mais continu : Artemisia et lui entretiennent une correspondance –, l’originalité de sa présence dans le roman repose sur la qualité de son regard qui semble lui venir au premier chef de ses compétences de critique pictural. Roman érudit, il s’appuie cependant sur une narration assez classique et des ressorts psychologiques qui le sont tout autant.