Texte complet:

Galilée aux enfers se présente comme le journal en trois temps de l’astronome – pourtant étrangement composé, pour l’essentiel, de dialogues (sans le mordant de ceux de Galilée dans ses propres livres). La première partie le voit terminer la rédaction du Dialogue, dans la seconde, il entend parler des résistances romaines et, dans la troisième, il subit son procès, puis revient à Florence pour apprendre la mort de sa fille préférée, sœur Marie-Céleste.

Le roman de Pasteur souligne de manière didactique les événements qui entourent la sortie du livre de Galilée et les complots, les jeux de coulisse qui vont conduire à son procès et à sa condamnation. Si l’Église se voit indirectement condamnée, c’est parce que l’homme qu’elle accuse est présenté comme un catholique fidèle à sa foi. Bon père, il enferme ses filles dans un couvent pour les protéger. Il appartient surtout à la grande famille chrétienne dont la charité reste le flambeau. Tentative de récupération rappelant le livre de Dava Sobel (voir plus loin), Pasteur propose un roman moral, une lecture mi-figure mi-raison qui justifie l’Église sans l’excuser (annonçant la position du pape dans son discours de 1992). On lui reproche ses excès, son manque de mesure, son manque d’humilité. Rien de politique dans cette histoire, simplement une question de retenue – et de valeurs chrétiennes. « Il faut essayer de les comprendre, dit pensivement [un de ses amis]. Je vais vous avouer quelque chose d’énorme, Galilée; ces prêtres qui vous condamnent sont peut-être plus sages que vous ne croyez. Ils ont pitié des hommes. » (p. 153) Prométhée mal léché, Galilée ne se rend pas compte de ce qu’il expose – en italien en plus, avec le risque qu’on le lise vraiment! –, de manière narcissique : il ne comprend pas que la connaissance peut provoquer des troubles dans les âmes. Roman sans tonus, sans point de vue, il propose une lecture catholique contemporaine de l’affaire Galilée.