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La thèse
Type de publication:
BookAuteurs:
Gagnon, RobertSource:
Quinze, Montréal, p.233 (1994)Texte complet:
À Montréal, au printemps 1934, Jacques Dumouchel, professeur à la faculté des sciences de l’Université de Montréal, soutient une thèse de doctorat dirigée par Marie Victorin. Brillamment rédigée et présentée, elle ne parvient tout de même pas à remporter l’unanimité des juges. L’un d’entre eux, Trefflé Mireault, refuse d’accorder au travail la mention summa cum laude et ne consent qu’à décerner celle de cum laude parce que, prétend-il, l’étudiant n’aurait pas su répondre adéquatement à la question qu’il lui avait posée. Consterné par cet entêtement, Dumouchel écrira une lettre d’invectives au juge dissident. Celui-ci meurt en 1938. Sa mort serait-elle liée à cette histoire de soutenance? En 1991, François Cournoyer, étudiant en histoire, s’intéresse au récit de cette thèse, qu’il a déniché en faisant des recherches dans les archives de l’École Polytechnique. Ses enquêtes le conduiront à rencontrer le fils de Trefflé Mireault, qui pourrait être mêlé, potentiellement par vengeance, à la mort de Marie Victorin.
L’univers romanesque de La thèse, qui alterne entre deux temporalités distinctes, offre au lecteur peu de satisfaction du point de vue qui nous intéresse ici. Bien qu’il soit question de science, elle occupe, finalement, un espace resteint dans l’économie du récit. Toutefois, la volonté de questionner des faits historiques et de les représenter avec fidélité est perceptible. L’auteur en avertit même son lecteur avec insistance, deux fois plutôt qu’une, au début et à la fin. Mais l’intrigue liée à la soutenance de thèse, à la mort de Trefflé Mireault et de Marie Victorin est menée de façon un peu approximative. À travers ce « suspense », la narration propose différents petits récits, comme, par exemple, l’histoire d’amour entre le jeune Jean-Marie Mireault et une brillante étudiante, qui apparaissent superflus. Sommes toutes, le roman cherche à comprendre par leur représentation, des faits historiques, mais la narration se noie souvent dans un propos didactique, quand ce n’est moralisateur.