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Tycho Brahé. L'homme au nez d'or
Type de publication:
BookAuteurs:
Chardak, HenrietteSource:
Presse de la Renaissance, Paris, p.484 (2004)Texte complet:
Né de la noblesse danoise sous l’empire de Frédéric II, Tycho Brahé connaîtra un destin peu commun. Donné à son oncle par son père alors qu’il est encore bébé, Tycho Brahé grandit dans un univers de mensonges familiaux. Alors qu’il s’amourache de sa sœur, qu’il pense être sa cousine, on lui refuse cet amour et Brahé se réfugie dans l’astronomie et en fait sa passion. Rebelle, il rejette le destin qui lui était réservé, fuyant les mondes religieux et militaire, refusant de courir les honneurs de la royauté et s’opposant radicalement aux injonctions d’études de son père. Il finit par se marier sans l’accord de ses parents à une femme du peuple avec qui il aura plusieurs enfants. Obsédé par le ciel et son observation, il fabrique de nombreux instruments – Galilée en reconnaît même la précision –, dont le premier observatoire qu’il bâtit sur l’île de Hveen. C’est à l’emploi de Rodolphe II à Prague que Brahé fait la connaissance de Kepler qu’il engage comme assistant.
Chardak montre bien la vie mouvementé de Tycho Brahé, malgré un style trop empesé, poussiéreux et vieillot. C’est long, lourd et le lecteur s’y perd un peu. On admet bien, par exemple, l’emploi de l’ancien français dans les dialogues, mais dans la narration omnisciente, la survenance d’un vocabulaire désuet dérange. Personnage marquant de son époque, Brahé aurait inspiré Shakespeare pour Hamlet. Ce qui n’échappe pas à l’auteur qui tente, par l’usage de longs exergues tirés de la pièce et insérés au début de chaque chapitre, de faire ressortir des corrélations unissant le personnage de la tragédie au savant. Cette tentative est un peu ratée, car on discerne mal les liens qu’elle tente de mettre en lumière, et la finalité exacte de l’exercice demeure incertaine. De plus, les préoccupations scientifiques du savant passent un peu rapidement, si bien qu’on ne saisit pas toujours les pourquoi et les comment. On y trouve plusieurs mythes entourant les scientifiques comme, par exemple, l’expérience que Galilée aurait effectuée depuis le sommet de la tour de Pise. Mais sont-ils utilisés à des fins historiques ou romanesques? Ce jeu sur la fiction entourant les scientifiques est-il pertinent? Ces questions sont laissées en suspens. L’auteure aurait-elle négligé la vérification de certains faits? On ne sait trop. Qu’il s’agisse finalement d’une biographie romanesque ou d’un roman biographique, le lecteur reste sur sa faim : les éléments biographiques sont souvent incertains et la construction de la fiction est insatisfaisante.