Rubriques
Hypatia; or, The Divine Algebra
Type de publication:
Book ChapterAuteurs:
Wellman, MacSource:
Cellophane, The John Hopkins University Press, Baltimore (2001)Mots-clés:
Hypatie, Muhammad Ibn Al-Khwarizmi, TheonTexte complet:
Plusieurs époques et plusieurs lieux : Alexandrie, Égypte, 415; Byzance, 717; Constantinople, 10e siècle; et Alexandrie, Virginie, 1915. Hypatie, mathématicienne et philosophe néoplatonicienne, fille de Théon, dernier directeur du musée d’Alexandrie, et amoureuse d’Oreste, consul romain, est fascinée par les chiffres, le 0 (sifr – cypher) et le i (√-1). Pour elle, êtres et machines sont indissociables, se fondent l’un dans l’autre. Au centre d’une guerre de religion naissante, Hypatie représente l’ancienne religion polythéiste et le dieu Sérapis. Elle meurt lapidée et torturée par un complot de chrétiens en colère, dirigé par un moine nommé Pierre le Lecteur et par le patriarche Cyrille d’Alexandrie, qui l’accuse d’empêcher Oreste d’entretenir des bonnes relations avec les chrétiens. À Byzance, 300 ans plus tard, le nouveau calife musulman, Umar, encourage les arts et les sciences, il découvre la machine d’Hypatie. Constantinople, le jeune fils de l’empereur romain Constantin VII Porphyrogénète, un jouet, une machine. En 1915, Hypatie réapparaît aux États-Unis, où elle échange à une petite fille son bien le plus précieux, le zéro, le cypher, contre une machine formidable, une bicyclette.
Très lyrique, ce libretto de Mac Wellman est un peu difficile à suivre, même pour quelqu’un qui connaîtrait déjà bien l’histoire d’Hypatie. Sans aucune indication de mise en scène, ni description des personnages, ni narration, on se retrouve plutôt devant un long poème qu’une pièce de théâtre (ou un opéra). Wellman fait référence à de nombreux traités scientifiques de l’époque, à des théories mathématiques d’Hypatie et à des évènements politiques bien précis, mais tous ces noms, dates, lieux, théorèmes, etc. apparaissent davantage comme un matériau langagier et poétique que comme des éléments d’une histoire. Il multiplie les oxymores, les répétitions et les parallèles avec beaucoup d’aisance, soulignant le paradoxe qu’incarnait Hypatie à son époque. Ainsi, le lecteur est placé devant une expérimentation scientifico-historico-lyrique fort intéressante, mais bien difficile à décoder. Une expérience probablement très différente de ce que les spectateurs ont pu être témoins sur scène, mais dont il ne reste aucune trace.