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The Darwin Conspiracy : the Confessions of Sir Max Busby
Type de publication:
BookAuteurs:
Scott Bell, JamesSource:
Broadman & Holman, Nashville, p.264 (2002)Texte complet:
Le manuscrit de Busby, découvert par le narrateur James Scott Bell, est maudit : tous ceux qui se retrouvent en sa possession sont assassinés systématiquement, du moins jusqu’à ce que Bell s’en empare sous la protection des policiers et décide de le publier. Dans ses confessions, sir Max Busby relate les évènements qui l’ont mené, durant son adolescence, à assassiner son père, homme cruel, autoritaire et vindicatif, dont le pouvoir représentait à ses yeux celui d’un dieu impitoyable et humiliant. Pour fuir les policiers, il s’embarque sur le Beagle et rencontre le jeune Darwin, alors torturé à l’idée d’offenser la foi chrétienne par ses théories sur l’évolution. Busby, brouillé avec l’idée de Dieu, tente de convaincre le savant de partager ses intuitions avec la communauté scientifique et le grand public, malgré ses appréhensions. S’opposant ainsi à la femme croyante de Darwin, Emma Wedgwood, le fugitif entreprend la diffusion de la théorie évolutionniste par tous les moyens possibles, notamment la fabrication de fausses preuves. Vers la fin de sa vie – il atteint l’âge vénérable de 117 ans –, il se déclare finalement vaincu par la foi chrétienne et soumet son âme au jugement de Dieu.
Le roman de Bell aurait pu passer pour une habile alternative à l’histoire officielle du bourgeonnement et du succès de l’évolutionnisme, s’il n’avait été traversé par les postulats du créationnisme, jusqu’à en faire un roman à thèse qui défend le parti pris idéologique évident de l’auteur. En proposant la figure de Max Busby comme une incarnation de Satan qui s’empare de la science pour battre en brèche le magnifique projet divin, le roman remet en scène le traditionnel manichéisme qui oppose foi religieuse et savoir. La fiction apparaît alors comme la simple illustration d’un combat idéologique, contaminé par le triomphalisme créationniste. Le simplisme et l’univocité des positions mises en scène dans ce roman, de même que les procédés d’écriture bien peu subtils qui viennent les appuyer, ne sauraient plaire qu’à un public qui partagerait en tous points les croyances fidéistes de l’auteur. Tous les autres lecteurs seront grandement agacés par l’absence de point de vue alternatif et par l’instrumentalisation de la littérature.