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Mathusalem & Cie - Jacques Girardon
« Moi, petit Homo sapiens fasciné et vaguement inquiet, je regardais béat l'espèce humaine prendre le relais du hasard dans le processus de sa propre évolution. […] Le clone humain, le vrai, celui des romans de science-fiction, était à portée de pipette. » Voilà qui résume bien le sujet du premier roman de Jacques Girardon, ancien rédacteur en chef de Sciences et Avenir et grand reporter à L’Express. Adoptant le point de vue du scientisme optimiste à l'excès, il émet l'hypothèse que la médecine ayant entravé l'évolution de l'espèce humaine en permettant la survie des plus faibles, la technologie doit prendre le relais. Malgré son ton didactique par moments, l'humour de l'auteur en fait une lecture agréable. Sans être un grand roman, il s'agit d'une bonne initiation aux enjeux éthiques de la génétique moderne.
Eugène Galton est un journaliste hypocondriaque d'une naïveté presque enfantine. Promu des faits divers au domaine médical, il consacre tout son temps à s'initier à la génétique. Mais lorsqu'il propose dans un élan d'enthousiasme à sa petite amie d'avoir un enfant in vitro, elle le largue. Sa peur se transforme alors en obsession d'immortalité : la science ne devrait-elle pas prolonger notre vie au-delà de l'âge vénérable de Mathusalem? Sa solution : le clonage. Il se rend donc en Serbie pour contourner les lois et se faire cloner, mais la réalité est évidemment beaucoup plus complexe qu'il ne l'imagine. La pensée magique et la science n'ont jamais fait bon ménage!
Jacques Girardon, Mathusalem & Cie, Paris, La Dilettante, 2009, 286 p.